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C’est une première mondiale importante dans la lutte contre le virus du SIDA, même si l’application d’une telle réussite sur les êtres humains est loin d’être acquise. Des chercheurs américains viennent de publier dans la célèbre et réputée revue Nature les résultats de plusieurs expériences qui leur permettent d’affirmer qu’ils ont réussi à supprimer le virus du SIDA chez des souris.
Une élimination définitive du VIH
Si cette avancée est aussi importante, alors même qu’elle ne concerne que des souris, c’est bien parce que c’est la première fois qu’une équipe de scientifiques parvient à éliminer définitivement le virus du SIDA d’un organisme. Le traitement a duré quelques semaines, mais le virus n’est ensuite pas réapparu dans un délai qui permet d’affirmer qu’il ne réapparaîtra pas.
Actuellement, les personnes atteintes du VIH doivent suivre un traitement adapté qui permet de contenir la maladie, mais dès l’arrêt du traitement, le virus se propage à nouveau. Dans certains pays où les médicaments coûtent très cher, notamment aux États-Unis, certains patients ont recours à des prêts personnels pour financer leurs soins. Avec cette solution, même si elle sera aussi sans doute coûteuse, le résultat sera au moins définitif.
Comment fonctionne ce nouveau traitement ?
Le traitement découvert par l’équipe de chercheurs américains fonctionne en deux étapes. D’abord, ils commencent par injecter un traitement antiviral à diffusion lente dans l’organisme de la série. L’objectif est de réduire au maximum la présence du virus du SIDA dans tous les recoins de l’organisme, notamment ceux où il est le plus présent, comme la moelle épinière et la rate.
Ensuite, les chercheurs ont utilisé le célèbre outil CRISPR-Cas9, ces ciseaux génétiques qui permettent d’éditer facilement le génome d’un organisme en retirant et en remplaçant certaines parties indésirables. Ils ont même pu constater que l’usage du CRISPR-Cas9 n’a eu aucun effet indésirable sur les souris dont le génome a été légèrement modifié.
Une application pour l’homme est-elle prévue ?
Pour le moment, absolument pas. Si, dans le milieu scientifique, les résultats obtenus sont très encourageants, ils restent insuffisants pour justifier des essais sur l’homme. D’abord, le traitement n’a fonctionné que sur un tiers des souris. De plus amples expérimentations sont donc nécessaires pour améliorer ces résultats.
Ensuite, l’organisme d’une souris et celui d’un homme sont très différents. Ils sont tellement différents qu’un pourcentage très bas d’expériences fonctionnelles sur les souris s’avère fonctionnel sur les hommes. C’est l’une des raisons pour laquelle beaucoup de militants pointent du doigt l’inutilité de l’expérimentation animale, mais c’est surtout la raison pour laquelle le passage d’une expérimentation sur l’animal à une expérimentation sur l’homme est très délicat.